Matières premières Le prix de l’acier s’envole
Avec une hausse de plus de 22 % en un an, le cours de l’acier risque de peser fortement sur le prix du matériel agricole. Pour le moment, les constructeurs modèrent la hausse.
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« Les prix des matières premières sont en hausse constante depuis un an, constate amèrement Frédéric Martin, le président d’Axema (syndicat des constructeurs et importateurs de matériels agricole). On estime l’augmentation à 20 % pour l’ensemble des intrants depuis octobre 2016. Cette flambée explique la fonte de la marge des constructeurs, en particulier dans les petites structures. »
+ 22 % sur un an
Le principal coupable est l’acier dont la hausse sur un an atteint 22 %. L’augmentation a été brutale avec un cours passant de 423 €/t au début de novembre 2016 à 563 €/t à son niveau le plus haut en avril 2017, soit une hausse de 33 %. Depuis, le cours est doucement redescendu autour de 515 €/t.
« Cela reste un prix très élevé qui impacte fortement les marges, en particulier sur les matériels qui intègrent une part importante d’acier comme les outils de travail du sol et les véhicules agraires », remarque Frédéric Martin. Dans le contexte de faible volume de vente actuel, les prix de matériels ne sont pas trop impactés mais cela pourrait changer rapidement.
Stockage d’acier dans l’usine Laforge. © P. Peeters/GFA
La Chine tire les ficelles
La cause de la flambée du prix de l’acier est à chercher du côté de la Chine. Désormais, c’est le secteur de la construction de l’Empire du milieu qui donne le tempo. La reprise des chantiers dans ce pays a dopé la demande et favorisé la flambée fin 2016. La Chine a toutes les cartes en main puisqu’elle produit la moitié de l’acier mondial et extraie un tiers du fer. En France, les constructeurs ne peuvent que subir la hausse et décider dans quelle proportion la répercuter sur le prix final de leur matériel.
Les autres métaux progressent aussi
L’acier n’est pas la seule matière première à payer la reprise chinoise au prix fort. Le cours de la ferraille suit le mouvement, avec quelques mois de retard, et accuse lui aussi une hausse. Il vient de repasser la barre symbolique des 150 €/t. Le cours s’établit à 151 €/t pour la vieille ferraille d’épaisseur inférieure à 6 mm, soit une hausse de 5,7 % sur un mois, et à 159 €/t pour la vieille ferraille d’épaisseur supérieure à 6 mm (hausse de 4,9 % sur un mois).
Dans les deux cas, ces augmentations surviennent après une année de baisse continue. Avec une cotation à 2 230 €/t, le zinc est à son cours le plus haut depuis 2007. De son côté, le cuivre reprend des couleurs et repart à la hausse depuis un an, après six années de baisse. Il cote aujourd’hui à 5 100 €/t. Seuls points positifs pour les acheteurs de matériel agricoles, l’aluminium et l’inox sont orientés à la baisse.
Corinne Le Gall
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